Zoey Jill Halliwell | Le diable sur talons aiguilles .

Je me suis toujours demandée comment c'était possible de voir défiler sa propre vie devant ses yeux en quelques secondes. J'étais persuadée que cela n'arrivait que dans les films, que c'était une bonne façon pour le réalisateur de faire un fash back et puis parce que cela donnait toujours plus de charme aux personnages mais en réalité, cela arrive. Au plus commun d'entre nous. J'en ai fait l'expérience.
J'étais en voiture avec mon copain de l'époque, le quater back de l'équipe de base ball de mon lycée, tout se passait bien, nous rentrions de la folle fête que font tous les étudiant qui ont été diplômé et mon copain devait être bien fatigué puisqu'il s'est endormi au volant. Je ne prêtais pas d'attention à sa conduite, perdu dans mes pensées et surtout sentant le sommeil qui me chatouillait le bout des cils. Et puis, dans un crissement de pneu digne des plus grand film d'action, dans un coup de volant mémorable, la belle voiture de mon copain s'explose dans un arbre. Voilà, c'est avant ce choc, quelques millièmes de seconde avant, que notre vie défile devant nos yeux. Lorsque la mort est toute proche.
En cet instant, en ce laps de temps infiniment petit, j'ai vu 19 ans de ma vie. Je me revoyait petite, jouant dans le grand jardin de l'immense villa de mes parents. Je venais d'avoir un chiot en cadeau d'anniversaire, et je m'amusais à lui tirer la queue, sous le regard à la fois attendrit et prudent de mes parents. J'étais née il y a seulement trois ans et j'avais déjà découvert un bon bout de chose. Je me trouvais dans la ville la plus belle de toute la côte ouest des États Unis, mon père, un des hommes les plus riches de la ville, me couvrait sans cesse de cadeaux, de vêtements et à vrai dire de tout ce dont j'avais envie. Et la mère .. avec ses magnifiques cheveux blonds qui me regardait sans cesse comme si j'étais la plus importante dans ce monde, ce regard .. oui je l'avais vu durant les quelques secondes avant le choc dans l'arbre. Mon enfance était quelque chose de merveilleux, c'était dans mes souvenirs quelque chose de totalement doux, tendre et sucré. Il n'y avait aucun nuage dans mon enfance, ni même dans le reste de ma vie. Durant le défilement de ma vie, rien n'était sombre, rien n'était noir, tout n'était que couleur, douceur et strass. J'avais une vie de rêve et je ne pouvais en rien me plaindre et pourtant je trouvais toujours le moyen de trouver quelque chose qui n'allait pas. La couleur de mes draps de lits n'était jamais la bonne, mon dressing n'était jamais suffisamment plein et surtout je n'étais jamais assez belle. Et pourtant .. dieu sait que j'en rendais plus d'une jalouse avec le physique de rêve que j'avais. La nature m'avait totalement gâté, elle m'avait donné un regard vert émeraude, des cheveux blonds et légèrement ondulés, un sourire grand, blanc et parfait, un visage aux traits fins et délicats et surtout alors que les filles de mon âge se tordait l'estomac pour être svelte, mon corps lui était fin et élancé de nature. Mes formes étaient parfaites mais comme tous les filles de ce monde je trouvais sans cesse le moyen de penser que mes fesses étaient trop grosses et que ma poitrine n'était pas suffisamment généreuse. J'avais hérité de la beauté incroyable de ma mère, non pas que mon père était laid loin de là, mais la ressemblance maternelle était évidente bien que la couleur brune et profonde de mes yeux ne viennent de mon père. C'est d'ailleurs ce qu'il vantait sans cesse chez moi ; la pureté de mon regard.
Après l'enfance, dans la logique de la vie, vient l'adolescence et les premières complications. Durant l'avant choc, j'avais bien sûr vu le collège dans lequel j'avais étudié. Ce bon vieux collège qui hante mon esprit. Les premières vraies amitiés, les premiers amours et surtout les premières déceptions. Elles sont inévitables. Et puis les larmes aussi, lorsque mon petit chiot qui avait grandit en même temps que moi avait rendu la vie, écrabouillé sur la route pas une vilaine voiture, comme quoi peut être mon destin avait décidé d'emporter la vie avec cette invention humaine qui ne propage pas que la satisfaction à mon humble avis. Les interminables heures de cours .. celle ci aussi je les avait vu défilé, ça oui ! Et pas des moindres, à croire que l'adolescence est synonyme d'apprentissage, nous passons un temps fou assis dans cette salle, en face d'une personne qui prêtant pouvoir nous instruire, je n'ai jamais porté beaucoup d'importance aux études peut être tout simplement parce que je savais depuis toute petite que ma vie serait basé sur mon charme naturel, je voulais être mannequin et je le serais ! Voilà une infime partie de ce que j'ai pu voir durant la seconde qui à précédé l'accident. Par chance, j'ai échappé à la mort. Après avoir passé un long mois hospitalisée car j'avais eu une commotion cérébrale, j'ai pu reprendre ma vie. Bac en poche, j'ai décidé de ne pas poursuivre mes études et me trouver une maison de mannequinat pour commencer à travailler directement. J'en ai alors trouvé une à New York, et j'ai commencé à passer ma vie la-bas. A 22 ans, j'avais un travail qui me permettait de très bien gagner ma vie, j'avais un magnifique appartement en plein centre de Manhattan, et j'avais l'homme de ma vie. Il était beau, gentil, il m'aimait... Que demander de plus ? Mais je n'étais pas ce genre de fille, le genre de fille a se posée dans une relation et vivre une routine quotidienne. Depuis mes 22 ans jusqu'à mes 26 ans, que je suis avec mon petit ami, je l'ai trompé une vingtaine de fois surement. Ce n'était pas une relation saine je le savais, mais pourtant je ne regrettais pas, je n'étais juste pas faite pour être en couple, moi il me faut du piment dans ma vie, de la passion ! C'est pourquoi, j'ai quitté New York sur un coup de tête, laissait mon copain en plan et je suis partie refaire ma vie ailleurs dans une petite ville où je pourrais me refaire une réputation, et voilà que j'arrive à Fairview...